Après la découverte de sa leucémie, grâce à sa famille et à ses amis, il a pris son destin à bras-le-corps. À son tour, il donne de l’espoir.
Portrait
À 60 ans, Jean-François Thoreux possède une énergie contagieuse. « Ça n’a pas été comme ça en 1996. » Il se remémore cette année-là : « J’étais sportif, je faisais des marathons. Et je donnais aussi mon sang. C’était important pour moi ».
Un choc rude
Dans ce sacré sang, on trouve des tas de choses. Certaines vitales, d’autres qui s’invitent malgré chacun. En juillet, il apprend qu’il a une leucémie. « Quand j’ai donné mon sang, il a été analysé. C’est vrai que je me sentais un peu fatiguée, mais bon. Le choc a été rude. J’avais 44 ans. » À ce moment-là, il était chef cuisinier au collège Gustave-Téry.
Pendant un an, il vit comme un reclus, ne sortant qu’à des heures précises « pour ne pas être vu. J’avais un peu honte. Mais, aujourd’hui, je sais que tout ça était dans ma tête ». Autour de lui, des copains se détournent, d’autres deviennent des amis. Des vrais. « Ils ont été d’un soutien énorme ! Et ils le sont toujours. » Ses yeux se voilent d’émotion. Ma famille a été présente également. « De plus en plus, j’avais la volonté de me battre. Mais, je sais que ma femme et ma fille ont souffert. » Et toujours les yeux embués: « Mes proches m’ont toujours épaulé. »
« Je m’enrichis des autres »
En 1997, il assiste à une réunion de l’association Leucémie Espoir22. Il y devient bénévole et le restera. « Je donne de mon temps, mais je m’enrichis des autres. Chaque jour. » Pour le bénévole, le plus difficile, c’est la maladie des enfants. « Pourquoi si jeunes ? », s’interroge-t-il, pensif. Hôpital, soins, traitements, environnement. « Les personnes en face de moi savent de quoi je parle. Et je les comprends ! Notre association s’occupe du bien-être des malades. » Leucémie Espoir 22 les aide et aide la recherche grâce à des dons entièrement reversés. L’association, elle, vit au moyen de subventions. « Elle existe, mais jamais ne s’impose »,insiste-il.
Une leçon de vie
Dans ce parcours semé d’embûches, Jean-François fait un infarctus, voilà 30 mois. « J’ai côtoyé la mort. Mais ce n’était pas mon heure. » Le bénévole de Leucémie Espoir 22 est une leçon de vie. « Il y a pire que moi. Je peux marcher, bouger… Mon bonheur, c’est de revoir d’anciens élèves et de les voir à leur tour donner leur sang ! »
Jean-François Thoreux (Leucémie Espoir 22), tél. 02 96 31 93 46.
Source : © Ouest France